Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/273

Cette page a été validée par deux contributeurs.

déplacés dans la demeure d’un grand monarque, où tout doit respirer le grandiose. Napoléon a dépensé des sommes énormes pour les arts, et on voit à regret qu’il n’existe pas un monument qui puisse arrêter l’œil de la postérité.

À côté de Percier et de Fontaine, figure Denon, qui a eu sa part dans le choix qu’a fait l’Empereur pour élever des monuments. Il lui a confié l’érection de la colonne de la place Vendôme. Ici l’effort n’était pas grand, puisqu’il ne s’agissait que de copier la colonne Trajane. Mais tout ce qui est de lui est empreint d’une médiocrité de talent qui fait honte au dix-neuvième siècle. Au lieu d’asseoir cette colonne de bronze sur une base imposante d’un seul bloc de granit, il l’a élevée sur une base de métal dont les bas-reliefs entassés confusément rappellent un pur étalage de chaudronnier.

Le même artiste était chargé d’élever un obélisque sur le pont Neuf. Déjà la base était établie, lorsque les événements ont fait déchoir Napoléon. Ici le même travers de mesquinerie inspirait les conceptions de l’auteur. Au lieu de