Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/255

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dans l’exécution de ses ordres, à se faire illusion sur leur atrocité. Ces hommes étaient d’autant plus dangereux que le premier moment de l’Empereur était terrible ; les déterminations les plus violentes étaient le résultat d’un premier mouvement, et il se plongeait dans les plus noirs excès, lorsqu’il trouvait des satellites toujours prêts à obéir.

Un rapport de la police, un événement qui lui était raconté, le jetaient dans des colères qu’il était impossible de réprimer, et les observations les plus sages ne faisaient que l’exaspérer. Dans ces premiers moments, il dictait les mesures les plus violentes et en ordonnait l’exécution.

Lorsque ce moment était passé, il écoutait la raison, et, s’il en était temps, il revenait à des mesures plus douces. Voici deux faits qui peuvent confirmer sur ce point ce que je viens de dire.

Un jour, en s’asseyant à la table du conseil, il me demanda avec humeur si j’avais reçu des nouvelles de Montpellier. Je lui répondis que