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faveurs devaient exister seuls entre eux et moi. J’ai été prodigue de l’un et de l’autre. J’ai fait des courtisans, je n’ai jamais prétendu me faire des amis. »

Voilà, à peu près, ce qu’il me disait le 23 février 1808. On peut appuyer ces principes de plusieurs faits. Le général Gouvion Saint-Cyr se présenta un jour au lever des Tuileries. L’empereur lui adressa la parole d’un ton calme :

Napoléon. — Général, vous arrivez de Naples ?

Le général. — Oui, Sire, j’ai cédé le commandement au général Pérignon, que vous avez envoyé pour me remplacer.

Napoléon. — Vous avez sans doute reçu la permission du ministre de la guerre ?

Le général. — Non, Sire, mais je n’avais plus rien à faire à Naples.

Napoléon. — Si, dans deux heures, vous n’êtes pas sur le chemin de Naples, avant midi, vous êtes fusillé en plaine de Grenelle.

Je l’ai vu traiter de la même manière le général Loison, qui avait quitté Liège, où il