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conduite de votre part imprimerait une tache sur son front. » L’Impératrice voulut consulter le cardinal Fesch, qui lui répondit que, si l’Empereur voulait lui faire faire gras, elle devait lui jeter son assiette à la figure. « Voilà, disait-il, deux docteurs de la loi en opposition ; mais le premier est éclairé et juge d’après des principes, l’autre est un imbécile qui cherche à se faire un parti, en affectant un rigorisme qui n’est pas dans ses mœurs privées. »

L’évêque de Nantes avait donné l’absolution à l’Impératrice, qui demanda à communier en public à la chapelle. « Je ne le permets pas, dit l’évêque, parce que vous feriez observer au public que votre mari ne suit pas votre exemple, et vous lui feriez tort. Je vous dirai la messe dans mes appartements, et vous communierez de ma main. »

Dans le temps qu’il avait réuni les Juifs en sanhédrin à Paris, j’assistai un jour à son dîner où il causait gaiement de diverses choses. Tout à coup entre le cardinal Fesch, avec un air très