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contre lequel il n’y avait plus de batteries à faire jouer.

Ceci me rappelle les orageuses discussions sur le Concordat. M. Cretet, qui négociait pour Napoléon, croyait pouvoir opposer la raison et le bon sens aux prétentions du cardinal Caselli, théologien du Pape ; mais celui-ci, pour toute réponse, levait les mains au ciel et invoquait le Saint-Esprit, Spirito santo.

L’Empereur avait adopté la religion de M. Duvoisin, évêque de Nantes et ancien professeur distingué de la Sorbonne. C’était là son oracle. Je me rappelle que, le 24 décembre 1813, dans une longue conversation qu’il eut avec moi sur la religion et dans laquelle il m’exposait ses principes, il me dit : « L’Impératrice se confessait à l’évêque de Nantes et s’accusait de faire gras le vendredi et le samedi. L’évêque lui demanda si l’Empereur en faisait de même. Oui, répondit-elle. — Eh bien ! vous faites bien de faire comme lui, ajouta l’évêque. Vous devez toujours supposer qu’il a la permission pour lui et sa famille. Toute autre