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Tours était en opposition de principes avec l’évêque de Nantes, celui de Nantes avec celui d’Évreux, etc. » ; d’où il conclut qu’il n’y avait rien de fixe dans les principes de la religion.

Dès lors, il commença à ne plus y croire. Il parlait avec plaisir de ces discordances d’opinions sur les bases fondamentales de la religion. Il ajoutait qu’il n’était plus étonné que les membres du clergé ayant fait des études exactes fussent tous mécréants, et que, s’il se trouvait parmi eux des hommes de génie qui avaient soumis leur croyance, c’est qu’ils n’avaient jamais approfondi les matières de la religion dans le dessein d’affermir leur foi, mais dans l’intention formelle d’emmailloter celle des autres. Il les comparait à des géomètres qui partent d’une formule pour en faire des applications sans vérifier si la formule est exacte.

Comme il avait eu plusieurs conférences avec le Pape et qu’il était entré constamment en discussion avec lui sur les objets contestés, il se prévalait de sa supériorité et ajoutait plaisamment qu’il se renfermait dans son fort interne,