Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/216

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ses propositions. Le résultat n’en paraissait pas moins comme délibéré en conseil d’État. Enfin, à l’époque où il est arrivé à l’Empire, il n’y avait déjà plus de liberté publique, parce qu’il n’y avait plus ni contrepoids ni balance dans les pouvoirs.

On a beaucoup plaisanté sur un Corps législatif muet ; mais j’ai toujours regardé comme une grande idée celle d’avoir érigé le Corps législatif en un tribunal devant lequel les conseillers d’État et les tribuns discutaient contradictoirement la loi. On fermait la discussion du moment que l’opinion était faite, et on allait aux voix.

Ce mode excluait le jeu des passions et l’influence des partis. Tout était raison et conscience. La tribune n’était point une arène ouverte aux factions, à l’orgueil, à l’amour-propre. Le Corps législatif ne pouvait ni diviser la France en partis, ni fomenter des factions.

Indépendamment du caractère absolu de Napoléon, qui ne souffrait ni discussion ni opposition lorsque son opinion était formée,