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très inférieure en nombre à celle de Beaulieu ; qu’elle était plus mal approvisionnée, et que, d’ailleurs, la résistance que lui opposeraient les places fortes du Piémont permettrait au général autrichien de se recruter, de choisir et de fortifier ses positions, et que, dans un mois, il se trouverait cerné entre l’armée du Piémont et celle d’Autriche.

« Tout est prévu », lui dit Bonaparte, « dès mon début, je livre bataille à Beaulieu et la gagne. Je porte la terreur dans le cœur du Piémont qui m’est découvert, je me fais livrer ses places fortes pour garantir ses États, et je marche sur Beaulieu, sans lui donner le temps de se reconnaître ni d’encadrer ses renforts. Mes soldats ne manqueront plus de rien ; les victoires en doubleront le nombre et le courage ; de conquête en conquête, j’arrive aux portes de Vienne, où je dicte la paix. »

Volney m’a dit souvent que Bonaparte leur parlait en homme inspiré, et que le jour qu’il avait signé le traité de Tilsit, qui l’avait rendu