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déjouer les projets de Paoli, qui lui paraissait très disposé à livrer l’île aux Anglais. Comme la mission de M. de Sémonville avait le même but, ils n’eurent pas de peine à se lier et à s’entendre.

Quelques jours après son arrivée, M. de Sémonville reçut les papiers de Paris qui lui annonçaient le déplorable événement de la mort du Roi. Bonaparte, qui était présent, s’écria à plusieurs reprises : « Oh ! les misérables ! les misérables ! Ils passeront par l’anarchie. »

Quelque temps auparavant, M. de Volney, de retour de son fameux voyage en Égypte et en Syrie, s’était fixé en Corse, où il avait acquis un domaine considérable. Il s’était intimement lié avec Paoli et le jeune Bonaparte, dont il avait su apprécier les talents précoces. Il m’a souvent raconté que Paoli parlait toujours du jeune Napoléon avec admiration. Il paraît même que son séjour en Angleterre n’avait pas changé son opinion, car Mgr le duc d’Orléans, qui l’y a beaucoup connu, m’a dit