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raux des études qu’il venait de créer. Le premier que je lui proposai était le vénérable dom Despaux, Bénédictin, âgé de quatre-vingts ans, et qui, après avoir été supérieur du collège de Sorèze pendant quarante ans, était réduit, pour vivre, à donner des leçons dans Paris. Le premier Consul le nomma sans hésiter, et après en avoir choisi deux autres sur ma liste, me dit qu’il réservait la quatrième place pour M. Domairon, l’un de ses anciens instituteurs à Brienne.

Ce M. Domairon, connu par quelques ouvrages classiques, avait disparu dans les orages de la Révolution, et je ne savais où le trouver. Je témoignai mon embarras au premier Consul, qui me dit d’écrire au gouverneur des Invalides pour avoir des renseignements. Celui-ci me répondit que Domairon avait quitté l’hôtel depuis cinq ans, et qu’on ne savait pas ce qu’il était devenu. Me voilà à sa recherche pendant huit mois. J’écris aux libraires qui vendaient ses ouvrages, je consulte les moines de son Ordre qui l’avaient connu ; tous ignorent ce qu’il a pu