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encore que la chute de ce colosse, abattu en quelques jours, en 1814, puis relevé, comme par miracle, en 1815, et précipité pour toujours, trois mois après, par les forces réunies des puissances qu’il avait tenues jusque-là sous sa domination.

Sans doute ces effroyables catastrophes paraîtraient moins étonnantes, si elles étaient survenues dans des siècles de barbarie ou au milieu de nations sauvages ; mais c’est dans la partie du monde la plus civilisée, dans des pays où l’art de la guerre est le plus perfectionné, que ces événements se sont passés. Et l’histoire les transmettra aux siècles à venir comme une de ces révolutions, heureusement très rares, qui, à diverses époques, ont bouleversé tout le globe.

On se demandera alors avec empressement quel était donc cet homme qui, pendant vingt ans, a occupé toutes les bouches de la renommée ; on recherchera avec avidité jusqu’aux plus petits détails de sa vie domestique. On voudra savoir par quels moyens il est parvenu