Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/153

Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’Industrie française a paru au moment où allait commencer l’évolution économique de l’Allemagne qui a précédé la formation de son unité. En 1819, la tendance de tous les pays d’Europe était de fermer leurs frontières, et chacun s’isolait du voisin. Beaucoup de prohibitions ont été établies alors. L’agriculture et l’industrie françaises, au sortir d’une crise qui n’avait en rien diminué leur vitalité, ne demandaient qu’à prendre leur essor et à exporter leurs produits au dehors. Mais les conditions du commerce étaient changées. Nous avions perdu presque toutes nos colonies depuis la Révolution. Les Anglais nous avaient supplantés dans plusieurs pays d’Europe et d’outre-mer, et des barrières de douane venaient encore ajouter des entraves nouvelles. C’est dans cet embarras que Chaptal offre ses conseils à l’agriculteur, à l’industriel, au commerçant, à l’égard de qui il continue ce ministère, tantôt officiel, tantôt officieux, qu’il n’a cessé d’exercer pendant toute sa vie. Il examine les besoins de chacun, il entre dans les détails les plus minutieux, il fait l’histoire de son métier ou de son art pendant la période de quarante ans qui commence à la Révolution. Il lui dit ce qu’il a perdu, ce

    sulat, le Directoire et le premier Empire, ni de l’homme réorganisateur. »
    M. Brentano terminait sa lettre en souhaitant que quelqu’un, en France, voulût se charger de l’exhumation économique de Chaptal.