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dispose. » Il ajoute : « Consolons-nous, mon bon ami, et occupons-nous de nos affaires et de nos familles ; voilà la véritable philosophie. »

Cependant, les amis de Chaptal lui reprochaient une attitude qui fournissait des armes contre lui à ses adversaires politiques. Son silence pouvait passer pour une acceptation tacite de l’injustice qu’on lui avait faite. Voyant qu’il n’était pas compris dans une promotion nombreuse qui fut faite en 1817, il se décida à se plaindre et fit présenter au Roi la lettre close de nomination qu’il avait reçue. « Sa Majesté resta interdite, assura qu’elle le croyait membre de la Chambre, se répandit en éloges sur ses services, sa réputation, et promit de tout réparer à la première promotion. » Telles sont les assurances que Louis XVIII lui fit transmettre. Le Roi tint parole, et, en 1818, Chaptal fut effectivement admis à la Chambre des pairs.

Ce n’est pas le seul exemple qu’on pourrait citer d’une nomination signée par le chef de l’État et supprimée ensuite par un ministre. Ne nous plaignons pas de cette mésaventure arrivée à Chaptal ; elle nous a valu l’Industrie française, qu’il a composée dans ses loisirs de Chanteloup. C’est peut-être le plus remarquable de tous ses ouvrages.

Quand l’Industrie française paraît en 1819, Chaptal vient d’avoir soixante-trois ans. Autant que le développement économique d’un pays, qui