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heureux d’avoir ici le maréchal Augereau, dont je ne me séparerai point. C’est un brave homme que j’estime beaucoup et qui pense très bien. »

On trouvera plus loin une conversation curieuse de Chaptal et de Fouché, qui avait noué une intrigue avec Metternich et qui avoue être venu à Lyon pour en débaucher la petite armée.

Cependant, les opérations militaires n’étaient pas ce qui retenait le plus l’attention du commissaire extraordinaire. Sa fonction comportait une activité tout autre. Il avait pour mission d’assurer les subsistances de la ville ; ce n’était pas facile, car non seulement l’ennemi ruinait le pays environnant, mais le maréchal Soult avait imaginé de porter ses réquisitions jusque sur la division de Chaptal. « Il en a frappé une de mille quintaux sur le département du Cantal, écrit-il le 7 mars. Il ne manquait plus que cela pour nous achever ; il est impossible d’exécuter cette mesure ; c’est bien assez de nourrir ici trente à trente-cinq mille hommes aux dépens des voisins. »

Il réussit pourtant à assurer l’approvisionnement de la ville. Il fit plus. Il employa tous ses efforts à amener la reprise du travail. Il n’y avait aucun métier en activité quand il arriva à Lyon ; il y en avait mille à douze cents quand il en repartit.

Il se félicite, dans ses notes, de n’avoir « tourmenté » personne. Le ministre de la police lui avait