Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/124

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tables intérêts. « La science, écrit-il, peut seule donner à l’agriculture des principes certains : tant que celle-ci les repoussera, elle marchera au hasard et sa marche sera très lente. » Il compte avant tout sur ce livre pour passer à la postérité, et il dit : « C’est celui qui me fera le plus d’honneur. »

Ainsi la vie qu’on menait à Chanteloup n’était pas animée par les fêtes et par les plaisirs ; mais elle était heureuse et tranquille. C’était une vie de famille.

Mon arrière-grand-père a tracé lui-même, on s’en souvient, le portrait de sa femme. Il célèbre les nombreux mérites de sa « vertueuse » et de sa « respectable » épouse. Quand il s’agit de ses affections domestiques, il emploie le langage en usage dans son pays d’origine.

La comtesse Chaptal, petite-nièce d’un ministre de la guerre de Louis XVI, était une femme d’infiniment de bonté, comme en témoignent les lettres de son mari et de son fils, qui nous sont parvenues. Elle avait une grande dignité, qui en imposait, mais elle s’effaçait à dessein dans l’ombre du foyer domestique. Cependant son rôle n’en était pas moins grand, et, dans les biographies de Chaptal publiées vers 1832, on reconnaît partout le cas que les amis de son mari faisaient d’elle. « Elle a embelli sa vie », a dit l’un.

Elle avait eu de nombreux enfants ; il lui en était