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reur, qui confirma cette présentation. Chaptal fut extrêmement sensible à ce témoignage d’estime de ses collègues et du souverain. « Cette marque de faveur de la part du Sénat s’est profondément gravée dans mon cœur, écrit-il dans ses notes, — car c’est surtout au moment où l’on quitte une grande place qu’on peut apprécier l’estime dont on vous honore. » — « Je ne fus pas moins sensible, ajoute-t-il, à cette nouvelle preuve de bienveillance de la part de l’Empereur. »

Pendant quatre ou cinq mois par an, c’est-à-dire dès que ses fonctions de trésorier lui rendaient sa liberté et qu’il ne « se croyait plus tenu, par décence, à quelques apparitions au Sénat », comme il s’exprime lui-même[1], Chaptal allait habiter sa terre de Chanteloup, dont le séjour lui plaisait beaucoup. Il avait acheté en 1802 cette ancienne résidence du duc de Choiseul, que Napoléon érigea en majorat en 1810.

Chanteloup, situé près d’Amboise, à proximité de la Loire, avait été construit, en 1712, pour la princesse des Ursins. Choiseul en avait fait la royale demeure que l’on sait. Après la Révolution, le château passa en différentes mains peu aristocratiques et surtout peu soigneuses, et menaçait de tomber en ruine, lorsque Chaptal vint s’y établir.

  1. Dans une lettre à son fils.