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quarante-quatre ans. Cette allusion à de « chères études » n’est pas, pour Chaptal, une clause de style, comme elle l’a été pour d’autres ministres. Les nombreux ouvrages qu’il a commencé à publier dès sa sortie du ministère en sont la preuve. Certainement, il était heureux de s’échapper de ses fonctions. C’est le mot dont il se sert dans ses notes. C’est aussi celui qu’il a employé, on s’en souvient, pour exprimer son contentement en quittant l’administration des Poudres et Salpêtres, même après que la chute de Robespierre eut ouvert une carrière plus tranquille et plus sûre à son ambition. À aucun moment de sa vie Chaptal n’a montré d’ambition politique. Ainsi, en 1793, dès qu’il lui fut possible de quitter Paris, Chaptal retourna à Montpellier. Jamais il ne songea à profiter de la célébrité qu’il s’était acquise à Paris comme fabricant de poudre révolutionnaire. S’il revient à Paris, c’est uniquement pour des raisons privées. Il ne prend aucune part aux événements politiques. On ne le voit mêlé à aucun des incidents ou pourparlers préliminaires du 18 brumaire. Aucun mémoire du temps ne mentionne son nom à cette occasion. Bonaparte l’appelle auprès de lui sans l’avoir jamais vu, sans que Chaptal en ait jamais fait la demande : sa réputation seule l’a désigné pour ce choix.

Il est devenu ministre, parce qu’on a eu besoin de lui, à peu près comme il était venu fabriquer de