Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/11

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Un de mes oncles occupait alors le premier rang parmi les médecins praticiens de Montpellier ; on lui rendit compte de mes progrès et de mon amour pour l’étude ; il n’était point marié, et il se chargea de pourvoir à mon éducation.

Dès ce moment, je devins l’objet de l’affection de tous mes maîtres ; tous donnèrent à mes progrès une attention particulière. M. Lafont, syndic du pays du Gévaudan, ami de mon oncle, le nourrissait dans l’espérance qu’il se préparait un successeur, et l’intérêt que mon oncle prenait à moi, sans m’avoir vu, allait toujours croissant ; cet intérêt était excité par les rapports que lui faisaient M. Lafont, M. l’évêque de Mende et autres personnes qui, tous les ans, se rendaient aux États de Languedoc qui s’assemblaient à Montpellier.

Je passai cinq années au collège de Mende ; j’y parcourus successivement toutes les classes, jusqu’à la rhétorique inclusivement, et, quoique distingué dans mes études, le résultat fut d’avoir appris le latin de manière à pouvoir expliquer, sans embarras, les auteurs classiques les plus faciles. — Tout ce qu’on y apprenait d’histoire ou de géographie dans le cours d’une année s’oubliait pendant les vacances, et cela, par la mauvaise méthode d’enseigner qui ne consistait qu’à apprendre des mots, sans les fixer dans la mémoire par l’inspection d’un globe ou d’une carte, de manière qu’on traitait