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TELS ſont les moyens que je crois utiles à employer contre cette nonchalance qui entretient & développe le germe des maladies chez l’habitant de Vic, de Mireval & de Frontignan.

L’HABITANT de Pérols eſt plus actif, plus Agriculteur : il eſt, j’oſe le dire, au dernier terme de la convaleſcence ; & nous voyons avec une extrême ſatisfaction, qu’il eſt presque inutile de s’occuper de lui.

UNE conſidération majeure, & qui a mérité toute l’attention d’un des Génies bienfaiſans de cette Province, c’eſt que non-ſeulement ces Communautés s’engloutiſſent elles-mêmes, mais elles deviennent le tombeau de l’Habitant des Montagnes, que l’appas du gain y appelle dans la plus mauvaiſe ſaiſon de l’année ; le changement d’air, d’eau, de vivres, de ſol, excite en lui une révolution le plus ſouvent mortelle. Je voudrois donc qu’on établît quelques demeures dans la gorge de la petite Montagne de St. Martin, à une petite diſtance des terres cultivées ; qu’on y tranſportât quelques familles ſaines & vigoureuſes ; & l’on verroit alors si ces nouveaux Colons, ainsi iſolés, peuvent conſerver leur ſanté, & cultiver ſans danger un terrain précieux, qui paroît ne demander que des bras : inſensiblement s’établiroit sur ces bords une peuplade d’Agriculteurs ; les terres abandonnées ſeroient bientôt remiſes en valeur, & les Marais, deſſéchés peu-à-peu par la main de ces Cultivateurs, nous enrichiroient d’une terre vierge & fertile.

FIN.