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le puits des Capucins, qui eſt à découvert, & ſur le bord d’un chemin.

ON avoit le projet à Frontignan de faire des tentatives pour y conduire une ſource, qui eſt annoncée à un quart de lieue de la Ville, ſur une petite éminence appellée Saint-Martin ; mais quoiqu’il ſuinte de l’eau de cet endroit, la roche calcaire qui forme toute cette montagne, & qui n’eſt point diſposée par couches réglées, ne nous paroît devoir faire ſoupçonner dans cet endroit, qu’une ſimple infiltration, & n’y décèle point une ſource conſidérable. En parcourant cette montagne de Frontignan, je n’ai trouvé nulle part les annonces directes d’une ſource ; la nature de la pierre qui la compoſe, nous fait préſumer que toutes les tentatives qu’on feroit pour découvrir de l’eau courante ſont inutiles.

JE ne vois qu’un moyen de procurer de l’eau ſaine à Frontignan, à Vic & à Mireval, c’est d’y établir des cîternes.

L’EAU de la pluie eſt sans contredit la plus pure que nous connoiſſions ; l’eau de cîterne doit donc être très-ſaine : mais il faut des précautions pour la ramaſſer ; ſans cela, entraînant avec elle toutes les immondices qu’elle trouve ſur les toits, telles que les œufs des insectes, les excrémens des oiseaux, les cadavres de quelques uns, les pierres, &c. il s’établit dans cette eau ramaſſée une fermentation qui la dénature, & la rend dégoûtante & mal ſaine. Je voudrois donc qu’on rejetât la première eau qui tombe, qu’on détournât le tuyau de la citerne pendant le premier temps de la pluie, & qu’on ne commençât à la recevoir que lorſque les toits ſont bien lavés.

INDÉPENDAMMENT de cet avantage, qui eſt majeur, j’en vois un autre que l’expérience m’a fait con-