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ſur les bords de l’Étang, ſont très-avantageuſes ; elles hâteront le deſſèchement des Marais, & diminuent l’étendue du terrain marécageux, en attirant dans les foſſés l’eau qui les imbibe.

JE voudrois encore qu’à Villeneuve, on comblât les reſtes du canal de la Capouliere, & les foſſés des environs de la Ville. Il ſeroit alors indiſpenſable de conſtruire un aqueduc, pour porter, juſques dans les Étangs, l’eau & les immondices de la Ville qui ſe rendent aujourd’hui dans les foſſés, & de là, dans le maudit canal de la Capouliere. On pourroit abbatre les murs de la Ville du côté du nord, & employer les matériaux à ces uſages.

2.o Quoique le vice de l’air me paroiſſe une des cauſes capitales de l’inſalubrité de la Côte, il ne faut point négliger les autres cauſes.

L’AIR inflammable, qui, preſque ſeul, est mêlé dans la maſſe atmoſphérique, n’eſt point extrêmement dangereux ; il peut être reſpiré ſans gêne de même aſſez long-temps, lorſqu’il n’eſt mêlé que dans la proportion d’un dixième, comme je l’ai éprouvé, & comme l’ont vu MM. Fontana, Bergmann, &c.

L’EAU eſt une des cauſes capitales de cette inſalubrité. L’analyſe nous a fait voir que celle de Vic & de Frontignan, étoit prodigieuſement chargée de ſels alkalins & terreux : cette eau eſt crue, inſipide au goût, & les ventres prodigieux des enfants, les obſtructions des adultes, ſont dûs probablement à la nature des eaux. À Frontignan on boit pendant l’hyver de l’eau du puits des Capucins, qui eſt la moins mauvaiſe du Pays ; mais dans l’été, où cette boiſſon deviendroit plus néceſſaire, on eſt obligé de boire de l’eau des puits de l’intérieur de la Ville, parce qu’on ſe plaît à jeter toutes ſortes d’immondices dans