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même. Sa ſituation au-deſſous du ſol extérieur, et rendant les eaux croupiſſantes, y établit des foyers de putréfaction, d’autant-plus dangereux, que le peuple qui n’habite que les rez-de-chauſſée, encore plus bas que les rues, reſpire un air plus mauvais & qui s’altère encore plus par les exhalaiſons animales, les feux, la reſpiration, &c. L’air ne peut avoir aucune circulation dans ces grottes, parce qu’elles ne communiquent avec la rue que par une porte à moitié cachée. Ces habitations ſont des eſpèces de cachots humides & mal-aérés, qui ſeuls ſuffiroient pour établir une cauſe probable des maladies qui déſolent Frontignan.

IL faudroit donc relever de quelques pieds les rues principales de cette Ville, & donner par ce moyen de l’écoulement aux eaux ; on forcera par là le Peuple à habiter ſon premier étage, & ce moyen violent ne contribuera pas peu à lui procurer la ſanté. On pourroit employer pour relever les rues, les ruines & les débris des maiſons inhabitées, ce qui ſeroit, je crois, plus que ſuffisant, & procureroit un autre avantage, celui de donner à l’air une libre circulation.

IL faudroit engager les Habitans à multiplier les ouvertures du côté du nord, & à fermer celles du midi ; c’eſt par un moyen auſſi ſimple, que Varron termina les maladies du Port de Corcyre.

LE ſecond moyen de corriger ou de détruire la cauſe de l’altération de l’air, ſeroit de combler tous les foſſés qui bordent les poſſeſſions de chaque Particulier, à Vic, à Mireval, & même à Frontignan.

On a entouré toutes ces poſſeſſions de fossés aſſez profonds, dans le deſſein de relever les terres, de les engraiſſer, & de fournir un écoulement aux eaux croupiſſantes de ce terrein marécageux ; ces foſſés