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cauſe manifeſte, c’eſt que j’ai peſé les réſidus de l’évaporation au ſoleil lorſqu’ils étoient tombés en deliquium, tandis que j’ai apprécié chaque produit ſéparément dans ſon état ſalin, & ſans donner le temps à ces différents produits d’attirer l’humidité de l’air & d’accroître en peſanteur ; car, j’obſerverai que le ſel marin de magnéſie, tombant en deliquium, diſſout le ſel marin ordinaire & le ſel d’epſom, & augmente par là leur peſanteur.

UNE petite quantité de ſel, tenue en diſſolution dans une eau, ne peut point la rendre mauvaiſe ; elle lui donne, au contraire, un goût particulier qui en rend la boiſſon agréable : mais lorſque ces ſels y ſont en trop grande quantité, comme dans celles de Vic & de Frontignan, alors ces ſels, principalement les terreux, rendent ces eaux crues, leur communiquent un goût déſagréable, & ces eaux fatiguent l’eſtomac, le ſurchargent, pénétrent mal les aliments, & n’aident point à la digeſtion ; auſſi voit-on que preſque toutes les maladies de ces Pays là, ont leur foyer dans les premières voies. C’eſt une obſervation conſtante, qui m’a été communiquée par M. Lambert, Médecin de Frontignan.

ART. III.

DE LA MANIÈRE DE VIVRE.

LA manière de vivre contribue encore beaucoup à produire les maladies dont les gens de la Côte ſont affectés. Le mauvais poiſſon qu’ils pêchent dans l’étang, la mal-propreté, l’indolence, ſont tout autant de cauſes qui dépeuplent ces bords.

IL y a à Frontignan un vice capital que je regarde comme la principale cauſe de la contagion. Les rues