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ployé de mauvais procédés, et on n’a extrait que des sirops ; ailleurs, la culture ou l’achat de la betterave, ont été si coûteux, que le produit n’a pas balancé la dépense.

Cette manière irréfléchie de procéder a dû entraîner la chute de la plupart des établissemens ; et, comme on raisonne d’après les résultats de son expérience, qu’elle soit bonne ou mauvaise, il s’est bientôt formé une opinion presque générale contre les succès de nos fabriques. D’un autre côté, la mauvaise qualité du sucre que quelques fabricans ont versé dans le commerce n’a pas peu contribué à dégoûter le consommateur.

Il eût mieux valu, sans doute, rechercher les causes de ce peu de succès, et tourner les yeux vers les établissemens qui prospéraient, pour y étudier la bonne méthode ; mais telle n’est pas la marche de l’opinion publique ; en fait d’industrie, elle adopte souvent une nouveauté sans examen, comme elle la proscrit sans raison plus souvent encore.

Néanmoins les essais, répétés sur tous les points de la France, ont présenté des résultats dont l’observateur a pu faire son profit ; et ces essais nous ont enfin amenés à des connaissances positives sur la culture de la betterave,