Page:Chaptal - Mémoire sur le sucre de betterave, 1821.djvu/62

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(60)

nent une grande activité au commerce : sous tous ces rapports, les colonies ont été jusqu’ici une des sources principales de la prospérité publique ; mais, si tous ces avantages peuvent être reportés dans le sein même de la France ; si la fabrication indigène du sucre et de l’indigo peut remplacer le sucre et l’indigo du Nouveau-Monde, au même prix et dans les mêmes qualités ; si cette nouvelle industrie augmente la masse du travail parmi nous, et enrichit notre agriculture sans la priver d’aucun de ses produits ; il est évident qu’il reste, contre les colonies, sans compensation d’aucun intérêt majeur, les dépenses annuelles qu’elles occasionnent, et les nombreuses chances de guerre qui tout-à-coup compromettent nos fortunes et nous forcent à des privations, lorsqu’une marine formidable ne peut pas dominer ou au moins rivaliser sur les mers.

On pourrait fortifier ces raisons, de l’état actuel des colonies ; mais à Dieu ne plaise que je prétende détourner l’attention du Gouvernement d’un aussi grand intérêt pour la métropole, et de sa sollicitude paternelle pour les malheureux colons qui ont été dépouillés de leurs propriétés ! Je me borne à désirer, pour le moment, qu’il encourage les établissemens