Page:Chaptal - L’art de faire, gouverner et perfectionner les vins.djvu/36

Cette page a été validée par deux contributeurs.
28
Essai

sol ; ils produisent, sur-tout dans les terres fortes, une couche dure et compacte qui s’oppose au passage libre de l’air et de l’eau, et entretiennent par ce moyen, autour de la racine, une humidité putride qui tend à la corrompre : aussi les agriculteurs évitent-ils avec soin de planter la vigne dans des terreins exposés aux vents ; ils préfèrent des lieux tranquilles, bien abrités, où la plante ne reçoive que l’influence bénigne de l’astre vers lequel on la tourne.

Les brouillards sont encore très-dangereux pour la vigne ; ils sont mortels pour la fleur, et nuisent essentiellement au raisin. Outre des miasmes putrides que les météores déposent trop souvent sur les productions des champs, ils ont toujours l’inconvénient d’humecter les surfaces, et d’y former une couche d’eau d’autant plus aisément évaporable, que l’intérieur de la plante et la terre ne sont pas humectés dans la même proportion ; de manière que les rayons du soleil tombant sur cette couche légère d’humidité, l’évaporent en un instant ; et au sentiment de fraîcheur déterminé par cet acte de l’évaporation, succède une chaleur d’autant plus nuisible que le passage a été brusque. Il arrive encore assez souvent que des nuages suspendus dans les airs, en concentrant les rayons du soleil, les dirigent vers des points de la vigne qui en sont brûlés. On voit encore, dans les cli-