Page:Chaptal - L’art de faire, gouverner et perfectionner les vins.djvu/32

Cette page a été validée par deux contributeurs.
24
Essai

L’exposition du nord a été regardée de tout tems comme la plus funeste : les vents froids et humides n’y favorisent point la maturation du raisin ; il reste constamment aigre, acerbe, point sucré, et le vin ne peut que participer de ces mauvaises qualités.

L’exposition du couchant est encore assez peu favorable ; la terre desséchée par la chaleur du jour, ne présente plus, vers le soir, aux rayons obliques du soleil devenus presque parallèles à l’horizon, qu’un sol aride et dépourvu de toute humidité : alors le soleil, qui par sa position pénètre sous la vigne et darde ses feux sur un raisin qui n’est plus défendu, le dessèche, l’échauffe, le mûrit prématurément, et arrête la végétation, avant que le terme de l’accroissement et l’époque de la maturité soient survenus.

Rien n’est plus propre à faire juger de l’effet de l’exposition, que de voir par soi-même ce qui se passe dans une vigne dont le terrein inégal est semé çà et là de quelques arbres : ici toutes les expositions paroissent réunies sur un même point ; aussi tous les effets qui en dépendent s’y présentent-ils à l’observateur. Les ceps abrités par les arbres poussent des tiges longues et minces, qui portent peu de fruit, et le mènent à une maturité tardive et imparfaite. La portion la plus élevée de la vigne est, en général, plus dégarnie ; la végétation y