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Essai

Tel est le procédé usité en Languedoc depuis bien long-tems : mais, quoiqu’ancien et généralement adopté, il présente des imperfections qui ne peuvent que frapper un homme instruit dans les principes de la distillation.

1°. La forme de la chaudière établit une colonne de liquide très-haute et peu large, qui n’étant frappée par le feu qu’à sa base, est brûlée en cette partie avant que le dessus soit chaud : alors il s’élève des bulles du fond, qui, obligées de traverser une masse de liquide plus froide, sa condensent et se dissolvent de nouveau dans la liqueur. Ce n’est que lorsque toute la masse a été échauffée de proche en proche, que la distillation s’établit.

2°. L’étranglement placé à la partie supérieure de la chaudière, et le bombement qu’elle présente dans cet endroit, nuisent encore à la distillation : en effet, cette calotte, n’étant pas revêtue de maçonnerie, est continuellement frappé par l’air qui y entretient une température plus fraîche que sur les autres points ; de manière que les vapeurs qui s’élèvent se condensent en partie contre la surface intérieure, et retombent en gouttes ou coulent en stries dans le bain, ce qui est en pure perte pour la distillation, il arrive, dans ce cas, ce que nous voyons survenir journellement dans les distillations au bain de sable : les vapeurs qui