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Essai

description de cette forme d’alambic à très-long col, dont nous retrouvons encore des modèles dans les ateliers de nos parfumeurs.

L’idée où l’on étoit que le produit de la distillation étoit d’autant plus délié, d’autant plus subtil, d’autant plus pur, qu’on l’élevoit plus haut, en le faisant passer à travers des tuyaux plus minces, a dirigé la construction de ces vaisseaux distillatoires. Mais on n’a pas tardé à se convaincre que c’étoient moins les obstacles opposés à l’ascension des vapeurs, que l’art de graduer le feu avec intelligence, qui rendoient le produit d’une distillation plus ou moins pur. On a vu que, dans le premier cas, la force du feu dénature les principes spiritueux en leur communiquant le goût d’empyreume, tandis que, dans le second, ils s’élèvent vierges et passent dans le serpentin sans altération. D’un autre côté, l’économie, ce puissant mobile des arts, a fait adopter tous les changemens qu’on a faits au procédé des anciens.

Ainsi, successivement la colonne perpendiculaire à la chaudière a été baissée ; le chapiteau, aggrandi ; la chaudière, évasée ; et l’on est parvenu par degrés à l’adoption générale des formes suivantes :

Les alambics sont aujourd’hui des espèces de chaudrons à cul plat, dont les côtés sont élevés