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Essai

beaucoup ; ceux des climats froids n’en donnent presque pas. Les raisins mûrs et sucrés le produisent en abondance, tandis que les vins provenant de raisins verts, aqueux et peu sucrés, en présentent très-peu.

Il est des vins dans le midi qui fournissent un tiers d’eau-de-vie ; il en est plusieurs dans le nord qui n’en contiennent pas un quinzième.

    le feu combine les principes de l’alkool, ou qu’il les extraie simplement d’une masse où ils sont combinés, la manière d’opérer et les résultats de l’opération ne sauroient en recevoir aucune modification. Nous voyons la répétition des phénomènes que nous présente la distillation des vins dans celle de toutes les matières végétales et de leurs produits.

    La distillation par le feu n’est pas le seul moyen d’extraire l’alkool du vin. 1o. Le gaz acide carbonique qui se dégage par la fermentation entraîne avec lui et dans un état de dissolution, une quantité assez considérable d’alkool, ainsi que je l’ai déjà prouvé. 2o. Le gaz qui s’échappe du Champagne enlève presque tout l’alkool contenu dans ce vin. 3o. Les vins très-spiritueux, agités dans les bouteilles, laissent échapper des bouffées d’alkool très-sensibles. 4o. Les vins qui fournissent le plus d’esprit sont jugés les plus spiritueux au goût. Tous ces faits ne sauroient se concilier dans l’hypothèse de la formation de l’alkool par la distillation, et paroissent prouver qu’il existe tout formé dans le vin.

    On peut encore consulter, dans les Annales de Chimie, l’opinion qu’a publiée Fourcroy sur cette importante matière.