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sur le Vin.

Le même auteur recommande les vins de Thérée et de Scibellie, comme très-nourrissons : quod crassum utrumque, nigrum, et dulce.

Les vins diffèrent encore essentiellement par rapport à la couleur : le rouge est en général plus spiritueux, plus léger, plus digestif : le blanc fournit moins d’alkool ; il est plus diurétique et plus foible ; comme il a moins cuvé, il est presque toujours plus gras, plus nutritif, plus gaseux que le rouge.

Pline admet quatre nuances dans la couleur des vins, album, fulvum, sanguineum, nigrum, mais il seroit aussi minutieux, qu’inutile de multiplier les nuances, qui pourroient devenir infinies en les étendant depuis le noir jusqu’au blanc.

Le climat, la culture, la variété dans ses procédés de fermentation, apportent encore des différences infinies dans les qualités et vertus du vin. Nous renverrons à ce que nous en avons déjà dit dans le premier chapitre de cet ouvrage, pour éviter des répétitions fatigantes.

L’art de tempérer le vin par l’addition d’une partie d’eau étoit pratiqué chez les anciens : c’est ce qu’ils appeloient vinum delutum. Pline, d’après Homère, parle d’un vin qui supportoit vingt parties d’eau. Le même historien nous apprend que, de son tems, on connoissoit des vins tellement spi-