Page:Chaptal - L’art de faire, gouverner et perfectionner les vins.djvu/14

Cette page a été validée par deux contributeurs.
6
Essai

n’étoit-ce qu’un résiné très-analogue à celui que nous formons aujourd’hui par l’épaississement et la concentration du suc du raisin.

Les anciens connoissoient encore des vins légers qu’ils buvoient de suite : quale in Italiâ quod Gauranum, vocant et Albanum, et quæ in Sabinis et Tuscis nascuntur.

Ils regardoient le vin récent comme chaud au premier degré ; le plus vieux passoit pour le plus chaud.

Chaque espèce de vin avoit une époque connue et déterminée, avant laquelle on ne l’employoit point pour la boisson : Dioscoride détermine la septième année comme un terme moyen pour boire le vin. Au rapport de Galien et d’Athénée, le Falerne ne se buvoit, en général, ni avant qu’il eût atteint l’âge de dix ans ni après celui de vingt. Les vins d’Albe exigeoient vingt ans d’ancienneté ; le Surrentinum, vingt-cinq, etc. Macrobe rapporte que Cicéron étant à souper chez Damasippe, on lui servit du Falerne de quarante ans, dont le convive fit l’éloge en disant qu’il portoit bien son âge : bene, inquit, ætatem fert. Pline parle d’un vin servi sur la table de Caligula, qui avoit plus de cent soixante ans. Horace a chanté un vin de cent feuilles, etc.

Depuis les historiens grecs et romains, on n’a pas cessé de publier des écrits sur les vins ; et,