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sur le Vin.

différentes : mais, à travers cette longue suite de fables dont les poëtes, presque toujours mauvais historiens, ont obscurci l’origine du vin, il nous est permis de saisir quelques vérités précieuses ; et, dans ce nombre, nous pouvons placer, sans crainte, les faits suivans :

Non seulement les premiers écrivains attestent que l’art de fabriquer le vin leur était connu, mais ils avoient déjà des idées saines sur ses diverses qualités, ses vertus, ses préparations, etc. : les dieux de la fable sont abreuvés avec le Nectar et l’Ambroisie. Dioscoride parle du Cœcubum dulce, du Surrentinum austerum, etc. : Pline décrit deux qualités de vin d’Albe ; l’un doux, et l’autre acerbe. Le fameux Falerne étoit aussi de deux sortes, au rapport d’Athénée. Il n’est pas jusqu’aux vins mousseux dont les anciens avoient connoissance : il suffit du passage suivant de Virgile pour s’en convaincre :

……………Ille impiger hausit
Spumantem pateram…………

En lisant ce que les historiens nous ont laissé sur l’origine des vins que possédoient les anciens Romains, il paroîtra douteux que leurs successeurs aient ajouté aux connoissances qu’ils avoient en ce genre. Ils tiroient leurs meilleurs vins de la Campanie (aujourd’hui Terre de Labour), dans le royaume de Naples. Le Falerne et le