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EN FRANCE.

sans cesse des ordres à transmettre au teinturier, des nuances à lui demander ; et ces rapports ne peuvent s’établir entr’eux d’une manière convenable, que par des rapprochemens faciles : ces deux artistes ont besoin de se consulter, de comparer, de juger l’effet de leurs produits, de suivre pas à pas le goût du consommateur. Mais supposons, pour un moment, la fabrique de Lyon séparée de la teinture, nous ne tarderons pas à voir que les étoffes qui en proviendront ne présenteront plus, dans l’emploi des couleurs, ce goût exquis, ce choix de nuances, ce contraste de teintes qui n’ont pas peu contribué à donner de la célébrité à cette fabrique. Le teinturier éloigné du fabricant pourra former de belles couleurs ; mais, quelque nombreux qu’en soit l’assortiment, l’artiste ne parviendra pas à les marier avantageusement. D’ailleurs comme les goûts sont très-inconstans, et