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EN FRANCE.

dans une ville dont tous les ateliers étoient au complet ? un des plus anciens compagnons lui cédoit sa place. Étoit-il atteint de maladie ? les soins les plus assidus lui étoient prodigués. Toujours au-dessus des besoins, il ne s’avilissoit ni par des vols, ni par aucune bassesse : une indépendance bien sentie élevoit son ame et y nourrissoit cette noble fierté nécessaire à l’artiste. C’étoit-là vraiment une corporation fraternelle et utile. Il m’en coûte de publier qu’une si belle institution ait dégénéré en deux sectes, que la fureur armoit l’une contre l’autre, et dont les individus se livroient des combats à mort à chaque rencontre. S’il eût été possible d’éteindre ces animosités et de réunir de sentiment des hommes qui marchoient tous vers le même but, le compagnonage eût formé la plus belle comme la plus utile des corporations. Il seroit difficile, peut-être même dangereux, de