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EN FRANCE.

temps que l’élève pourra rester dans son atelier, les intérêts que nous venons de voir se confondre sont, dès ce moment, séparés ; je dis plus, ils sont opposés : le premier regarde l’apprentif comme un espion qui ne veut que lui dérober ses procédés ; et le même atelier qui, naguère, étoit l’asyle de la confiance et de la paternité, n’est plus que celui du secret, de la crainte, de la méfiance : le chef soupçonneux soustrait toutes les opérations délicates et difficiles à l’œil de son élève ; il ne l’emploie qu’à des travaux grossiers : de sorte que le jeune homme, après un séjour long et pénible dans l’atelier, n’en rapporte que les connoissances qu’on n’a pas pu lui tenir cachées.

Le contrat d’apprentissage devient encore nécessaire sous un autre rapport : les divers travaux d’un atelier ne sont pas tous également faciles et agréables ;