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CHIMIE

masse de soude bouillonne dans la fosse, il s’échappe, de la surface, des jets de flamme, qui ne paraissent dus qu’à la combustion de quelques parcelles de sodium. La ressemblance parfaite des deux flammes m’a frappé lorsque j’ai vu brûler ce métal pour la première fois.

Les plantes qu’on brûle le plus communément sur les bords de la Méditerranée et de l’Océan, sont le salicornia europea, le salsola tragus, le statice limonium, le triplex portulacoïdes, le salsola kali, le wareck, etc. Les soudes qui en proviennent sont de médiocre qualité ; la plus riche en alcali est celle du salicor, il en est qui n’en contiennent pas sensiblement : celles-ci abondent en muriate et en sulfate de soude, mêlés et fortement frittés avec la chaux, la silice, l’alumine et la magnésie : ces soudes, quoique faibles, ont néanmoins leurs usages dans les arts ; on les emploie dans les verreries où, à l’aide de la chaux qu’elles contiennent et du charbon qu’on fait entrer dans la composition du verre, on décompose le sulfate qui s’y trouve ; la soude que contient ce sel étant mise à nu, détermine la fusion des substances terreuses.