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APPLIQUÉE À L’AGRICULTURE.

soumis aux lois invariables de la chimie et de la physique ; tandis que, dans la plante vivante, la vitalité plus ou moins puissante dont elle est douée, modifie sans cesse l’action des agens externes, et produit des résultats que nous ne pouvons ni imiter ni expliquer.

Quoiqu’il convienne d’être très-réservé lorsqu’il s’agit d’établir de l’analogie entre les fonctions de deux êtres aussi différens que l’animal et le végétal, on ne peut pas ne pas apercevoir des rapprochemens sensibles dans tout ce qui a rapport à leur nutrition.

L’animal absorbe l’air par les poumons ou par des trachées répandues sur son corps ; il se nourrit aussi d’alimens solides, qui sont déposés dans l’estomac ou dans d’autres organes analogues. La plante absorbe l’air par les feuilles et les fruits, elle puise les sucs nutritifs dans la terre, à l’aide de ses racines. Dans l’animal, les sucs circulent dans toutes les parties et passent dans les divers organes, où ils sont élaborés, pour former tous les produits qui sont propres à ce règne. Dans le végétal, les sucs sont chariés dans l’écorce, l’aubier, la moëlle, le bois, les feuilles et les fruits, par des tubes