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CHIMIE

toile et les exprime fortement sous la presse : le sucre ainsi purgé de mélasse a une couleur noire, mais la qualité en est excellente et le raffinage en est aussi facile que celui du meilleur sucre brut.

Lorsque les cuites du sucre brut tournent mal et que la cristallisation dans les formes est imparfaite ; en un mot, toutes les fois que les sucres sont gras, sirupeux et ne se dépouillent qu’imparfaitement de leur mélasse, il ne faut pas s’obstiner à les raffiner en cet état ; on doit les soumettre à la presse pour en exprimer toute la mélasse : dès ce moment, ils ne présenteront plus de difficulté pour les opérations du raffinage[1].

  1. Dans plusieurs établissemens de sucre de betterave, on a adopté l’usage des chaudières à bascule pour cuire les sirops ; elles ont l’avantage de concentrer promptement et de pouvoir être vidées en un moment ; mais elles ne conviennent que lorsqu’on opère sur des sucres secs peu chargés de mélasse, tels que ceux d’Amérique. Nos sucres de betteraves ne sont jamais aussi bien égouttés que ceux qui ont traversé les mers et ils exigent bien plus de soins dans les cuites. Ces chaudières me paraissent plus propres à brûler nos sirops que les anciennes, auxquelles j’ai toujours donné la préférence.