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APPLIQUÉE À L’AGRICULTURE.

plus imparfaits, mais toujours suffisans pour obtenir, par la fermentation des grains, des boissons très-saines.

Dans toute l’étendue des vastes états de la Russie, on prépare une liqueur appelée kwas, qui fait presque la seule boisson du peuple, et que ne dédaignent pas les propriétaires les plus riches : on la regarde comme étant très-saine et très-nourrissante.

M. Percy, chirurgien en chef de nos armées, nous apprend que les soldats français, accoutumés aux vins et à la bière des contrées méridionales, éprouvèrent d’abord quelque répugnance à user de la boisson du kwas, mais qu’ils s’y habituèrent bientôt, et qu’ils avaient fini par l’aimer beaucoup et par la fabriquer eux-mêmes. Ils avaient éprouvé qu’elle les fortifiait, les engraissait et les préservait des maladies.

Pour fabriquer le kwas, on prend le dixième du seigle qu’on veut employer à l’opération, on le fait tremper dans l’eau pour ramollir le grain, et il est ensuite déposé en couches minces sur des planches dans un endroit chaud pour le faire germer ; on a l’attention