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APPLIQUÉE À L’AGRICULTURE.

À-peu-près dans le même temps, M. Cellier, de Blumenthal, conçut l’idée heureuse de multiplier presque à l’infini les surfaces du vin soumis à la distillation, pour économiser du temps et du combustible. En conséquence, il fit circuler les vapeurs qui s’échappent de la chaudière, sous de nombreux plateaux placés les uns sur les autres, et contenant chacun une couche de vin d’environ un pouce d’épaisseur. Ces plateaux sont sans cesse alimentés par du vin chaud qui coule de l’un à l’autre en laissant évaporer l’alcool ; le résidu se rend dans la chaudière, où se termine la distillation. Le vin dépouillé de tout l’alcool s’échappe sans interruption de la chaudière par une ouverture latérale.

Ce procédé, perfectionné encore par M. Derosne, est très-expéditif et dépense peu de combustible eu égard aux produits qu’il fournit.

On appelle cette méthode de distiller : distillation continue.

Ce procédé, quoique mis sous la garantie d’un brevet d’invention, a été imité ; et M. Cellier a éprouvé le sort d’Édouard Adam, par les procès qu’il a été forcé d’intenter aux