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CHIMIE

que, dans cet état, elle fournit beaucoup plus d’alcool, et d’une qualité supérieure, analogue au meilleur rhum.

La conservation des grains a, de tout temps, occupé les gouvernemens et les agriculteurs : cet objet intéresse d’autant plus, que le blé fait la base principale de la subsistance des peuples européens, et que la disette ou le haut prix de ce premier des alimens, devient la cause ou le prétexte des soulèvemens et des désordres populaires.

L’art de conserver les grains sans altération présente encore l’avantage de faire venir les récoltes abondantes au secours des mauvaises, de maintenir le prix du blé à un prix convenable pour le producteur et le consommateur, et d’éviter ces secousses périodiques de hausse et de baisse, d’abondance ou de disette, qui troublent l’ordre social, provoquent des excès et préjudicient à tous.

Il paraît que les peuples de la plus haute antiquité conservaient les grains pendant des siècles, en les préservant, par des procédés très-simples, de l’action de l’air et de l’humidité.