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XLV
PRÉLIMINAIRE.

sans contredit la courte durée des baux. Le fermier a à peine le temps de connaître la nature des terres qu’il prend à bail et il les cultive presque au hasard ; il ne peut donner à ses cultures aucun développement, ni établir un bon système d’assolement ; il est forcé de renoncer aux prairies artificielles les plus avantageuses, telles que celles de sainfoin et de luzerne, parce qu’il ne peut, dans un court espace de temps, ni disposer convenablement les terres pour recevoir ces fourrages, ni les récolter pendant tout le temps qu’ils produisent.

Ainsi, quelle que soit l’intelligence qu’ait le fermier, il est forcé de vivre du jour au jour, et de suivre la routine vicieuse tracée par ses devanciers. Il se borne donc à extraire de la terre tout ce qu’elle peut fournir dans l’état où elle est ; il ne se livre à aucune amé-