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APPLIQUÉE À L’AGRICULTURE.

dont elles sont imprégnées, et les rendent tous au sol lorsqu’on enterre la plante avant sa maturité : dans ce dernier cas, le champ est encore disposé à recevoir et à nourrir une bonne récolte de céréales. Les fèves produisent éminemment cet effet ; les gesses et sur-tout les pois possèdent cette vertu à un moindre degré.

En général, les plantes qu’on coupe en vert au moment de la floraison, de quelque nature qu’elles soient, épuisent peu le sol ; elles ont pris, jusqu’à cette époque, presque exclusivement dans la terre, l’eau et l’atmosphère, les principes de leur nutrition. Leurs tiges et leurs racines sont chargées de sucs, et les parties qu’on laisse dans la terre après la fauchaison, lui rendent tout ce qu’elles en avaient extrait pour leur propre nourriture.

Du moment que la graine commence à se former, le système de nutrition change : la plante continue à puiser non-seulement dans la terre et l’atmosphère pour développer ses fruits, mais elle pompe encore les sucs qu’elle avait déposés dans ses tiges et ses racines