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CHIMIE

fruit de son travail : il est donc forcé de vivre du jour au jour.

Au lieu d’embrasser une étendue de culture disproportionnée avec les moyens dont il peut disposer, un agriculteur intelligent doit ne s’occuper d’abord que de la partie de son sol pour laquelle suffisent ses bestiaux, ses engrais et ses amendemens.

Lorsqu’il a bien disposé cette portion de la propriété et qu’il y a établi un bon système d’assolement, il porte successivement ses améliorations sur tout le reste, et il arrive en peu d’années à retirer de son sol tous les produits dont il est susceptible.

Il n’y a que de longs baux qui puissent permettre au fermier de suivre une méthode aussi sûre et aussi sage. Ces longs baux seraient au reste dans l’intérêt du propriétaire comme dans celui du fermier.

Propriétaire d’un domaine très-étendu, je n’ai pas hésité à détourner de la rotation de mes récoltes environ cent vingt-cinq hectares d’un sol de médiocre qualité, qu’on avait fumé, tous les ans, à l’égal de mes meilleures terres, pour en extraire de chétives récoltes. Aujour-