Page:Chaptal - Chimie appliquée à l’agriculture, Tome 1.djvu/332

Cette page a été validée par deux contributeurs.
266
CHIMIE

Les prairies artificielles doivent faire aujourd’hui la base de l’agriculture : par elles on a des fourrages, par les fourrages on a des bestiaux, et par les bestiaux on a des engrais, des labours, et tous les moyens d’une bonne culture.

La suppression des jachères est donc également utile au cultivateur, qui augmente ses produits sans élever ses dépenses dans la même proportion, et à la société, qui retire de la même étendue de sol beaucoup plus de subsistances, et de plus grandes ressources pour approvisionner ses ateliers d’industrie.

L’augmentation de produits qu’amène forcément la suppression des jachères n’est pas le seul bienfait qu’en retire l’agriculture. En faisant se succéder avec intelligence l’une à l’autre la culture des céréales, celle des fourrages artificiels, des plantes légumineuses, des racines, etc., et en les intercalant à propos, on bonifie la terre au lieu de l’appauvrir, on la purge des mauvaises herbes, on obtient des récoltes plus abondantes et à moins de frais ; et pendant les années où certains fourrages n’exigent que les soins de la récolte, tels que