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CHIMIE

Dans plusieurs contrées, on a recours au feu pour amender le sol : cette pratique, qu’on appelle écobuage, est fortement recommandée par quelques agronomes et vivement désapprouvée par d’autres ; tous s’appuient sur le résultat de leur propre expérience ; tous sont de bonne foi, et il serait inutile de contester la vérité de leurs observations.

On ne peut accorder ces opinions contradictoires et faire connaître les cas où l’écobuage convient et ceux où il ne convient pas, qu’en éclairant l’agriculteur sur l’effet de cette opération ; il ne pourra ensuite qu’en faire de justes et utiles applications.

Pour écobuer, on enlève en mottes une couche du sol, épaisse de deux à quatre pouces : on forme de petits tas de combustible avec la bruyère, les ajoncs, les chardons, la fougère et le menu bois qui souillent le sol ; on les recouvre avec les mottes, et au bout de quelques jours on y met le feu : la combustion et l’incinération durent plus ou moins de temps. Lorsque la masse est refroidie, on répand sur toute la surface du sol les tas de cendres qui y sont disséminés.