Page:Chaptal - Chimie appliquée à l’agriculture, Tome 1.djvu/321

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
255
APPLIQUÉE À L’AGRICULTURE.

pacages pour les troupeaux : c’est ce qu’on observe dans les anciens et immenses atterrissemens de la Durance et du Rhône.

Les herbes y sont excellentes et craignent moins qu’ailleurs l’ardeur dévorante du soleil, parce qu’elles en sont garanties par la couche des cailloux superposés aux racines. Rozier avait essayé de paver une partie du sol de ses vignes aux environs de Beziers, et il en obtenait de bons résultats, sur-tout pour la quantité de vin qu’il en retirait. Un de mes amis possédait à Paris, près de la barrière d’Enfer, un enclos dont le sol était si sec et si maigre, que, malgré tous ses soins, il n’avait pas pu parvenir à y faire prospérer des arbres à fruits. Il le couvrit d’abord d’une couche de bonne terre, qu’il mêla avec les sables arides qui formaient le sol, ce qui lui acquit un peu de fertilité ; mais les chaleurs desséchaient toujours ses plantations, qu’on ne pouvait garantir et conserver que par des arrosages fréquens et ruineux : il se décida alors à recouvrir toute la surface du terrain d’une couche de cailloux, et dès ce moment les arbres y ont prospéré.