Page:Chaptal - Chimie appliquée à l’agriculture, Tome 1.djvu/272

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
206
CHIMIE

la même presque toute l’année, de sorte qu’elles absorbent sans interruption l’acide carbonique et l’eau pour s’en assimiler les élémens. La quantité de principes salins et terreux qu’elles contiennent provient sur-tout de ceux qui sont entraînés par les vents, déposés sur les feuilles, et dissous par les eaux qui les portent dans le végétal.

Les végétaux épuisent plus ou moins le sol sur lequel ils vivent : les plantes annuelles l’épuisent beaucoup plus que les plantes vivaces ; les premières ne trouvent pas dans l’air et l’eau une nourriture assez abondante, et lorsqu’on les élève en leur donnant pour support du sable pur et bien lavé et en les arrosant avec de l’eau distillée, on parvient à les faire fleurir, mais leurs graines n’arrivent jamais à une parfaite maturité, c’est ce qui résulte des expériences de MM. Giobert, Hassenfratz, de Saussure, etc.

En général, les plantes annuelles dont la transpiration est abondante sont celles qui épuisent le plus le sol : les pois, les fèves, le blé noir, quoique leurs tiges et leurs feuilles soient