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CHIMIE

périt, et si on l’en prive totalement, elle languit : un peu de sel marin mêlé au fumier ou répandu sur le sol excite et anime les organes de la plante et facilite la végétation ; trop de sel produit sur elle un effet pernicieux.

Si à présent nous considérons que les sels ne peuvent agir sur la plante qu’autant qu’ils sont naturellement solubles dans l’eau qui les y transporte, on concevra que les sels qui sont peu solubles dans l’eau doivent être les plus avantageux à la plante.

L’eau ne pouvant dissoudre à-la-fois qu’une faible quantité de ces engrais salins, les charie en tout temps dans la même proportion ; leur effet est égal et constant, et il se maintient jusqu’à ce que le sol en soit épuisé : leur action se prolonge d’autant plus long-temps que le sol en est plus abondamment pourvu, et la plante n’est jamais exposée à en recevoir plus qu’elle n’en a besoin.

La solubilité du plâtre dans l’eau paraît présenter ce tempérament si désirable : trois cents parties d’eau ne peuvent en dissoudre qu’une de ce sel ; son action est dès-lors